Restauration des milieux aquatiques

Restauration de la dynamique latérale

Comme dans beaucoup de cours d’eau en France, on observe, sur le Calavon-Coulon, un enfoncement important du lit que l’on nomme « incision ». Cette incision, causée par le manque d’apports de matériaux issus des versants qui se sont reboisés au fil des siècles et par les prélèvements importants dans le lit du cours d’eau au cours du 20ème siècle (blocs, galets, graviers…), a eu des conséquences importantes sur le fonctionnement de la rivière et sur les enjeux humains : abaissement de la nappe phréatique, déconnexion des zones inondables permettant de dissiper l’énergie des crues, déstabilisation des ouvrages, etc…
Le fonctionnement morphologique du Calavon-Coulon a donc été largement perturbé, principalement sur ses parties aval et médiane.

Ce degré d’altération a pu être évalué par une étude réalisée en 2013, qui préconise de restituer au cours d’eau sa dynamique en  l’encourageant à divaguer au sein de son « espace de mobilité ».
On peut voir, sur la carte d’Etat-Major ci-contre (source : geoportail), de multiples bras et méandres qui
témoignent de la mobilité du lit.
Le SIRCC a donc lancé un programme de restauration de la dynamique latérale du Calavon-Coulon au
sein de son espace de mobilité. Ce programme, à terme, vise à redonner au Calavon-Coulon, sa capacité naturelle à se déplacer au sein de son espace de mobilité.
C’est un tronçon de 1,3 km situé en aval du Pont Julien qui a été réhabilité dans le cadre d’une opération
pilote lancée en 2021. Les travaux ont consisté à créer des encoches d’érosion artificielles sur les berges, en rive gauche et droite, afin d’aider la rivière à s’auto-régénérer en sédiments lors des prochaines crues, et reconquérir des espaces naturels dont elle était déconnectée.

Une action à suivre sur le long terme, afin d’en évaluer les bénéfices sur les milieux. Le SIRCC – EPAGE
Rivière Calavon Coulon et le Parc du Luberon travaillent en collaboration étroite sur ce volet écologique,
afin de surveiller l’évolution des espaces locales : Castor, amphibiens, avifaune,…mais également les
changements observés sur les aspects morphologiques.

Coût travaux : 160 000 € HT (70 % AE, 10 % Région Sud, 20% SIRCC)
Coût suivi : 18 000 €HT (50 % AE RMC, 30 % Région Sud, 20 % SIRCC).


Restauration de la continuité écologique

seuil chateau vert à Viens

La continuité écologique, qui traduit la capacité des espèces animales à circuler librement et des sédiments à transiter d’aval en amont, est un des critères permettant de qualifier l’état d’un cours d’eau. Sur le Calavon amont (de l’amont à d’Apt à l’aval des gorges d’Oppedette), plusieurs ouvrages privés (seuils artificiels constituant des anciennes prises d’eau pour des moulin ou l’irrigation) ont été identifiés comme des obstacles à cette continuité écologique (ici, le seuil de Chateau vert à Viens.)

Le SIRCC a donc conduit, en 2015, une étude visant à déterminer l’impact effectif de ces ouvrages sur le cours d’eau. Ainsi, après 6 mois de recherches, cette étude, action du contrat de rivière, devait déterminer la nécessité de d’intervenir sur ces ouvrages afin de les mettre en transparence : arasement, équipement de passes à poissons, etc.

Ainsi, compte tenu des populations animales et végétales, du contexte hydrométrique et de l’impact de ces ouvrages sur le transit sédimentaire, de leur usage et de leur valeur patrimoniale, cette étude n’a pas mis en évidence la nécessité d’engager des travaux  sur ces quatre seuils.


Assurer la restauration et la reconquête des milieux par les espèces locales

Dans le cadre des travaux de protection d’aménagement de la plaine aval du Calavon-Coulon le SIRCC a lancé une mission de suivi écologique qui doit permettre de préserver et de restaurer l’état écologique et fonctionnel des milieux. Elle consiste à :
– Établir un état des lieux avant travaux,
– Coordonner les travaux d’un point de vue environnemental (périodes d’interventions, techniques employées,, phasages, etc. ),
– Mener un suivi post-chantier.

De plus, les travaux conduits par le SIRCC s’accompagnent de mesures de restauration ou de reconstitution du milieu naturel.

Ainsi, à Cavaillon, des zones favorables à la nidification des oiseaux, aux reptiles et, d’une manière générale, à la vie de bord de cours d’eau ont été reconstituées.

En rive droite, c’est un réseau de mares artificielles  qui a pu être créé (photo : SIRCC).



Reconstitution de corridors écologiques

   

Dans le cadre des mesures compensatoires liées aux travaux de protection contre les inondations à l’aval, le SIRCC a mené, en 2014, en partenariat avec le Parc naturel Régional du Luberon, une action de reconstitution de corridor écologique en faveur des amphibiens, par la création d’une mare artificielle. Ici, travaux de creusement, d’une mare puis état après travaux au lieu-dit La Pérussière, à Bonnieux (photo : SIRCC).

Voir aussi « Redonner de l’espace à la rivière »