Des écoulements complexes
Le Calavon-Coulon présente un caractère méditerranéen typique : des étiages hivernaux fréquents, sévères en été, et associés à des crues torrentielles parfois violentes. Tous ces événements, contribuent, par le jeu des érosions et des dépôts, à modifier le tracé du cours d’eau.
La « perte », par infiltration dans les karsts de Fontaine de Vaucluse, de près de 40% des eaux de ruissellement, conditionne le fonctionnement hydrologique de ce cours d’eau et de son bassin versant.
En revanche, lors d’épisodes pluvieux intenses ou lorsque les sols s’imperméabilisent (aquifères ayant atteint le maximum de leur capacité), le ruissellement redevient majoritaire et permet aux eaux de l’ensemble du bassin versant hydrographique (1000km²) de retrouver le Calavon.
Ces écoulements, répartis généralement entre novembre et mai se caractérisent par une grande variabilité d’une année à l’autre.
Les écoulements du Calavon sont principalement liés aux crues : 80 % des écoulements ont lieu sur 15 % du temps et pour une bonne moitié du temps les écoulements sont proches de zéro.
Des morphologies variées
Le secteur amont des gorges d’Oppedette présente les pentes les plus fortes. Le cours d’eau gagne ainsi en énergie avant d’arriver dans une vallée plus large et aux pentes plus douces au niveau de St Martin de Castillon où, au passage, il absorbe l’Encrême et le Grand Vallat. (photo : SIRCC)
Cette dissipation d’énergie favorise le dépôt des matériaux les plus grossiers et les déplacements latéraux. (photo : SIRCC)
A l’aval d’Apt, enjambé par le pont Julien, le cours d’eau devrait pouvoir divaguer dans une large plaine et dissiper son énergier. Les pressions anthropiques au cours du XXème siècle (recalibrage, extractions de matériaux, artificialisation des berges, etc.) créant un enfoncement du lit, ont cependant contraint le cours d’eau, et l’empêchent aujourd’hui de divaguer.
Enfin, abordant la plaine aval de Cavaillon, ou la pente devient quasi nulle, le Coulon prend l’apparence d’une rivière pérenne, toujours en eau, sous l’influence des canaux d’irrigation. Le détournement artificiel du Coulon vers la Durance dans les siècles passés explique son lit actuel « en toit » qui ne permet pas aux eaux de revenir dans la rivière, une fois sorties du lit. C’est pourquoi lors des crues importantes, le Coulon sort de son lit pour rejoindre la plaine des sorgues. (photo : SIRCC)
Le Calavon, une rivière sans eau ?
Une Vidéo, réalisée par France Nature Environnement, qui synthétise les caractéristiques du territoire et le fonctionnement du Calavon-Coulon