Définition de l’espace de mobilité
Le tracé naturel d’un cours d’eau évolue au fil du temps, notamment sur sa largeur. On parle d’espace de mobilité du cours d’eau, qui est caractérisé par une bande active.Cette bande est régulièrement modifiée au gré des crues et se traduit par des érosions de berges. C’est un phénomène naturel qui permet la respiration du cours d’eau, et qui joue un rôle majeur pour la recharge des sédiments, le renouvellement des habitats naturels et dans l’atténuation des crues.Exemple de bande active sur le Calavon-Coulon, entre la Sénancole et le Valadas :
Évolution de la bande active du Calavon-Coulon
De manière globale, les bandes actives du cours d’eau ont connu une contraction généralisée au cours de la seconde moitié du XXème siècle. Parallèlement, le cours d’eau s’est incisé de manière importante sur la majeure partie de son linéaire, et davantage en aval. Ces phénomènes sont explicables par un climat plus doux et moins humide, par des influences humaines agricoles et de reboisement, mais surtout par les divers aménagements perturbant le transit sédimentaire (ouvrage transversaux, remblais faits par les riverains), ou en prélevant directement des sédiments dans le lit. Les extractions massives de granulats ont notamment eu une influence majeure sur la partie aval du Calavon-Coulon. Ci-après une comparaison de photos aériennes de 1950 et 2021.
Travail du SIRCC et du PNRL
Il y a quelques années, le Parc Naturel Régional du Luberon a mené des études de définition de l’espace de mobilité du Calavon-Coulon, sur ses évolutions verticales et latérales. Pour une gestion durable et cohérente à l’échelle du bassin, il est nécessaire de mener un diagnostic global qui prend en compte l’ensemble des processus et des contraintes (naturelles et humaines) qui contrôlent la vie du cours d’eau, dans le temps et sur toute sa longueur. Le programme d’actions qui en découle concilie les enjeux socio-économiques et écologiques.
En 2021, le SIRCC a mené des opérations de remobilisation et de redynamisation latérale du Calavon sur le site de la Pérussière à Bonnieux. La tendance générale indique un rajeunissement de la bande active sur le cours d’eau ; induisant l’exhaussement du lit et la recharge sédimentaire du Calavon.La rivière se recharge en sédiments et reprend petit à petit son espace de liberté, permettant de bénéficier d’une meilleure atténuation des inondations et d’avoir un impact positif sur la biodiversité. Le maintien d’un espace de divagation est nécessaire au bon fonctionnement de la rivière. Il contribue à la recharge sédimentaire du lit, au renouvellement des habitats naturels aquatiques, ainsi qu’à la pérennité des ouvrages et infrastructures présents dans le lit (ponts, seuils,..).
Aujourd’hui, le Syndicat suit l’évolution de ces zones en collaboration avec le Parc du Luberon, afin d’évaluer le bénéfice des travaux et engager de nouvelles opérations sur d’autres secteurs.
Son rôle est d’étudier les secteurs les plus propices pour engager des opérations de restauration et de reméandrage du lit du Calavon-Coulon, en le rechargeant avec les sédiments présents dans son lit, et lutter ainsi contre l’encaissement et l’incision. En effet, au plus un lit est incisé, au plus les vitesses de propagation des crues sont importantes.
Laisser plus d’espace à la rivière, c’est un des objectifs porté par le SIRCC via la compétence GEMAPI. Explication en vidéo : https://www.eaurmc.fr/jcms/dma_41128/fr/une-nouvelle-gestion-des-rivieres-arrive-a-l-heure-de-la-gemapi